Les 12 principes de la permaculture
En plus des concepts de protection de la terre, de ses habitants, et du partage équitable, la permaculture est originellement construite autour de douze principes.
Pourquoi 12?
Le chiffre revêt une symbolique puissante, il est omniprésent dans notre culture et notre mythologie, notre religion, dans l’astrologie, la mesure du temps et celle des choses. Il est aussi symbole de nourriture matérielle et spirituelle, de par les 12 pains que le Christ rompit lors de la Cène. Nous soupçonnons donc qu’il a été adopté car c’est un repère fort.
Petit à petit
Que vous débutiez un nouveau jardin, ou que vous convertissiez à la permaculture un jardin déjà établi, ces principes vont vous aider à en comprendre l’essence. D’un point de vue pratique, pas besoin de tout mettre en oeuvre du premier coup. Appliquez ce qui correspond à votre jardin, votre situation, la surface dont vous disposez, vos ressources. Commencez petit, puis voyez si vous pouvez progresser.
Théorie et pratique
Voici les 12 principes tels que vous les trouverez énoncés dans la plupart des ouvrages sur la permaculture et sur la majorité des sites internet traitant du sujet. Certains, comme le n°4 ou le n°7, sont un peu abscons, mais nous vous les donnons tels qu’ils ont été énoncés par les précurseurs de la permaculture. Pour les éclairer, nous allons détailler ces principes, les préciser et les enrichir de règles plus pratiques. Elles vont vous permettre de comprendre ce qu’est la permaculture et surtout de la mettre en pratique facilement et selon vos besoins et vos contraintes. Vous verrez qu’au cours de la lecture, les principes se répondent les uns aux autres, ce qui est cohérent avec l’axiome de base de la permaculture, qui veut que le jardin soit un écosystème où tout, homme, terre, plantes, animaux, lieu, environnement étroitement relié.
Les 12 principes:
- Observer et intéragir
- Collecter et stocker l’énergie
- Obtenir une production
- Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction
- Utiliser et valoriser les ressources renouvelables
- Ne pas produire de déchets
- Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
- Intégrer plutôt que séparer
- Utiliser des solutions lentes et à petite échelle
- Utiliser et valoriser la diversité
- Utiliser les interfaces et valoriser la marge
- Réagir au changement de manière créative
1. Observer votre terrain
Faites un bilan objectif des qualités du site et entraînez-vous à regarder sans préjuger.
Idéalement, vous devriez observer votre jardin pendant un an, durant toutes les saisons, pour découvrir le microclimat, les pluies, les inondations, la grêle, les chutes de neige, la présence des animaux, le bruit, les vues, les zones plus fertiles, …
2. Quel en est l’environnement?
Votre jardin n’est pas isolé, c’est une minuscule partie d’un tout. Intéressez-vous aux plantes indigènes, aux insectes et à la faune de la région, au voisinage.
3. Raisonnez en termes d’énergie produite et dépensée
Le bois, l’eau, les savoirs, la nourriture, les semences, le travail des animaux, les insectes, la microfaune peuvent se traduire en énergie…
Vous devez concevoir votre travail – les apports que vous y faites et les récoltes que vous produisez – en termes d’énergie. Petit à petit, vous allez optimiser l’énergie dépensée et maximiser celle produite.
4. Mettez en place des couches chaudes
Les couches chaudes, une technique très ancienne et peu coûteuse, permettent de démarrer les semis plus tôt.
Il s’agit, entre janvier et mars, de faire chauffer naturellement du terreau en le mettant sur du fumier frais qui, en fermentant, va dégager de la chaleur. On capte ensuite ces calories avec un châssis.
5. Captez l’énergie solaire
Les abris ne sont pas le seul moyen de capter l’énergie solaire.
6. Intégrez les animaux
Les animaux, microscopiques, petits et gros rendent d’énormes services. Mettez-les à contribution pour faire une partie du travail.
7. Conservez les récoltes pour les mois creux
Il ne suffit pas de produire abondamment en été, encore faut-il savoir conserver ses récoltes pour en profiter tout le reste de l’année.
Les récoltes sont en effet de l’énergie pure, qu’il faut savoir stocker.
8. Visez la productivité pour créer de l’abondance
Cultivez en priorité ce qui produit généreusement.
9. Optimisez l’occupation de la terre
Chaque mètre carré est utilisé pour la production ou le fonctionnement de l’écosystème.
10. Rentabilisez les petites surfaces
Avec un potager de 100m², vous pouvez récolter de quoi remplir le congélateur
11. Redistribuez les surplus
En permaculture, le jardin est une partie d’un tout plus grand: la communauté qui l’entoure.
La productivité et le partage des récoltes sont inscrits dès le départ dans la charte permaculturelle.
12. Réévaluez votre projet chaque année
Accepter la rétroaction… le sens peut être difficile à saisir. Cela signifie seulement que le jardinier permaculteur accepte de juger ses résultats et ses actions ainsi que ceux de ses prédécesseurs en toute impartialité.
En conséquence, il reconnaît et remédie aux erreurs. Les jardins conventionnels sont souvent statiques et répétitifs, les jardins en permaculture sont en constante évolution et s’adaptent pour mieux répondre aux besoins de l’endroit, des plantes et des personnes, saison après saison.
Source:
“Les 50 règles d’or de la permaculture” de Catherine Delvaux, éditions Larousse